Qui aurait imaginé en mars dernier que des vins de Bourgogne réputés chers et rares, pour moitié exportés, allaient aussi bien se vendre durant cette crise sanitaire qui s’éternise. Au point de ne baisser que très légèrement, en chiffre d’affaires comme en volume. Le cas des Etats-Unis faisant toutefois exception, mais pour une autre raison que la pandémie. Explication avec Pierre Gernelle de l’Union des Maisons de Vin de Grande Bourgogne.
En France, les ventes du vin de Bourgogne régressent de 4% en valeur et de 12% en volume. Dans le détail, on constate – sans surprise – que le secteur des cafés, hôtels, restaurants (CHR) s’effondre (-36% en chiffre d’affaires et -46% en volume). Mais cette chute est en grande partie compensée par la vente directe et l’e-commerce (+30% en volume). Quant aux ventes en grande distribution, elles restent étales.
Les Anglais aiment le Bourgogne
A l’international, le plus grand bonheur des négociants bourguignons vient de l’autre côté de la Manche. Le Brexit ne pénalise pas les vins de Bourgogne : les ventes progressent au Royaume-Uni de 5% en valeur et 11% en volume, boostées essentiellement par les blancs. « Les Anglais aiment les produits européens, ils n’ont pour la plupart pas de cave de conservation et consomment bien à domicile », argumente Pierre Gernelle.
Quelques autres destinations internationales font aussi plaisir aux professionnels du négoce. Les pays à monopole comme le Canada et la Suède affichent des hausses respectives de + 14% en valeur et 12% en volume et 21% en valeur et 12% en volume. Restent les mauvaises nouvelles à trouver au Japon, victime d’un trou d’air (-11% en valeur et -6% en volume).
La plus importante des déconvenues vient des Etats-Unis avec la taxe dite Trump de 25% sur les importations des vins français. Première destination à l’international, cette Amérique du Nord qui vient de changer de président ne modifiera sans doute pas la donne avec Joe Biden.
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